J’entends parfois que l’aide des proches n’est pas toujours suffisante ou adaptée. Pourtant, dans l’épreuve de la maladie, vous avez particulièrement besoin de leur soutien. Comment gérer la relation avec son entourage ? Comment se sentir compris par ses proches? °°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
5 points essentiels pour favoriser le soutien de vos proches:
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1) Arrêtez d’attendre
Je commencerai par vous parler des attentes.
Nous avons tous des attentes vis-à-vis de nos proches, ce qui est tout à fait normal. Nous espérons secrètement qu’ils devinent naturellement ce dont nous avons besoin.
Cependant, ils ne lisent pas dans nos pensées et ne savent pas comment nous soutenir.
Comment peuvent-ils savoir ce que vous vivez alors qu’ ils ne sont pas à votre place ?
Nous avons beaucoup de présupposés et j’entends souvent : « C’est logique il devrait savoir que j’ai besoin de ça ». Cependant, nous sommes tous différents et il n’y a pas vraiment de norme. Ce qui signifie qu’il n’y a pas une seule manière de soutenir une personne touchée par la maladie.
Heureusement, vous pouvez aider vos proches à mieux vous comprendre.
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2) Communiquez
Communiquer c’est mettre en commun : c’est créer un pont entre l’autre (proches, amis, famille) et vous.
La communication n’est pas une compétence qu’on nous a apprise à l’école. Je dirai même que c’est un art que peu savent maitriser.
Pourtant il est essentiel de bien communiquer pour être compris par ceux qu’on aime.
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LA THEORIE :
- Pour se sentir soutenu, on a besoin de se sentir compris.
- Pour se sentir compris, on a besoin de se sentir écouté.
- Pour être écouté, il faut s’exprimer.
- Avant de s’exprimer, il faut faire le point avec ses propres ressentis.
LA PRATIQUE :
- Le début du changement passera par vous.
- Une question indispensable à vous poser : de quoi avez-vous besoin ?
- Vous avez l’impression que votre mari ne vous soutient pas ? Votre épouse est trop maternelle avec vous ?
C’est déjà un bon début de savoir ce que l’on ne veut pas.
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3) Exprimez vos besoins
Prenez le temps de réfléchir à ce qui vous ferait du bien :
Un coup de main pour le ménage ? la cuisine ? les enfants?
Vous avez seulement besoin de la présence physique d’un proche?
Besoin de tendresse ?
Au fond de vous, il y a sûrement une petite voix qui sait ce dont vous avez besoin
Vous n’avez pas encore d’idées précises?
Dans ce contexte, il me semble qu’on a souvent besoin d’une présence bienveillante et sans jugements. Parfois, on a seulement besoin d’être écouté sans recevoir de conseil.
Cette idée vous parle?
Alors dites-le à vos proches!
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4) Dépassez vos aprioris
« Pourquoi ce serait à moi de faire un effort ? »
Et pourquoi pas? Pourquoi ne pas vous offrir l’opportunité de faire quelque chose qui vous fera du bien?
Vous pouvez faire le choix d’attendre que vos proches fassent un pas vers vous… Mais pourquoi votre bien-être dépendrait uniquement des actions des autres ?
Vous êtes certainement le ou la mieux placé(e) pour savoir ce qui est bon pour vous.
Ce qui empêche de faire le premier pas :
- L’impression qu’on ne va pas vous écouter ou vous comprendre. Pour répondre à cet apriori, je vous poserai une simple question : Quel risque prenez-vous en vous exprimant?
- La peur d’« embêter » votre proche ou de lui créer du souci. Sachez qu’il se fera moins de soucis s’il sait vraiment ce que vous ressentez (il se fera aussi moins de noeuds à la tête).
Bien souvent l’entourage ne sait pas comment vous aider.
Je vous assure que des membres de votre famille (conjoint, enfant, fratrie…) se sentent impuissants et ont envie de vous soutenir.
Ils sont peut-être maladroits dans leur parole ou leur geste, mais sachez que beaucoup de personnes autour de vous souhaitent vous apporter leur soutien.
En leur disant précisément ce dont vous avez besoin, vous pouvez les aider à vous aider. De cette manière, vous leur laissez une place dans votre vie et vous leur donner un rôle à jouer face à la maladie.
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5) Partagez vos ressentis
La météo mentale: c’est l’expression que j’aime utiliser pour parler de l’humeur du jour.
Durant les traitements (et même après) votre humeur varie d’un jour à l’autre. Certains jours vous aurez besoin qu’on vous « booste » et d’autres, vous aurez simplement envie qu’on vous laisse tranquille.
Je vous incite à informer votre famille ou vos amis en leur donnant votre méteo mentale du jour. Ce sera plus facile pour eux de vous apporter un soutien adapté.
Dès aujourd’hui, vous pouvez commencer à construire ce pont entre vos proches et vous !
Un conseil ? Une remarque à proposer? Partagez-les en commentaire!
Je ne me permets pas de trop attendre de mes proches (famille et amis) … Ils sont là présents dans le soutien et à mon écoute … Mon combat n’appartient qu’à moi … Ils m’entourent et c’est beaucoup ! J’ai éliminé les relations que j’ai jugé négative …
Durant les six mois de chimio, je me suis senti bien entouré par ma famille et beaucoup d’amis(es) …
… et depuis la fin des chimios (le 1er juillet) il y a toujours ce vide … comme orphelin …
A la fin des traitements le soutien est parfois plus espacé ou distant car vos proches vous imaginent prêt à reprendre votre « vie d’avant ». Cependant, cette période de transition nécessite malgré tout un soutien constant, surtout quand les rendez-vous médicaux se font plus rares.
Le vide dont vous parlez va progressivement devenir « plein », et c’est vous qui sèmerez les graines de demain.
La présence des proches, c’est primordial, mais, le poblème est qu’ils sont tellement impliqués dans la maladie, qu’ils n’ont pas toujours le bon regard, le bon mot, le recul nécessaire. C’est compréhensible mais parfois génant comme par exemple quand ils essayent de faire à votre place ce que vous pouvez encore accomplir. Cela part d’un bon sentiment, mais quand son image de soi s’est dégradée, cela n’est pas une attitude adaptée. Il est toujours possible de leur expliquer ce que l’on ressent, mais leur inquiétude prends souvent le dessus. De plus, leurs angoisses sont transmissibles. Nous sommes condamnés à la double peine, gérer la maladie et notre mental, notre sensiblité est exacerbée, nous sommes de véritables éponges, alors, toutes leurs angoisses, nous les prenons en pleine face, sans filtres, et c’est parfois compliqué à gérer, car cela ravive les notres Mais on pardonne car l’on a vraiment besoin d’eux, de leur présence, douceur et soutien. En fait, pour moi, ceux qui nous comprennent le mieux, ce sont nos frères de combat, ceux qui vivent les mêmes affres que nous. Ils nous comprennent, n’ont pas peur de prononcer le mot cancer, ils ont les mots justes, leur expérience nous est utile. Quand les soutiens se font plus rare car nous sommes dans des périodes d’attente ou il ne se passe pas grand chose, ils sont encore là car ils savent ce que l’on ressent et que l’on n’exprime pas toujours, pour ne pas inquiéter, ne pas géner. En fait,le cancer, on n’en guéri pas, il est toujours là, pret à reprendre le dessus. Mais pour les proches, dès qu’il y a rémission, ils se disent que tout va bien, c’est terminé… cela les rassure et il s’attendent à ce que nous reprenions une vie normale. Aprrès un cancer, rien n’est normal, tout a changé …définitivement
Merci pour cet article,
Je le trouve clair et aidant. Il n’est souvent pas évident de savoir comment s’exprimer.
D’autant plus lorsque nous sommes très touchés par la situation.
Pour aller dans votre sens, je dirais “partagez vos ressentis” et “proposez à vos proches d’exprimer les leurs en retour !”
Je me suis rendu compte que cela pouvait débloquer des situations..
Et quand la famille s’éloigne pendant les traitement, sous prétexte de ne pas me fatiguer…. et s’éloigne tellement que , se limite à un SMS 2 fois par mois ,ou meme plus rien du tout … c’est pourtant pas contagieux que je sache.. pour moi, cette réaction à ajoutée du mal à faire face à tout ça.
Bonsoir à tous,
Merci pour cet article, j’ai juste écris comment faire lorsque l’on a pas le soutien de ses proches..et j’ai découvert vôtre post..
A toutes les personnes qui ont un cancer ou sont en rémission, car c’est vrai venant du monde médical je peux en témoigner, lorsqu’un cancer est déclaré ou bien en rémission, une épée Damoclès pèse en permanence sur vos épaules…
Je vous souhaite à tous une rémission complète et définitive.
Pour qu’enfin ce poids cesse de vous envahir…
Mon cas tout petit soit il est différent..
Je vis avec une fibromyalgie depuis 10 ans, diagnostiqué il y a 5 ans.
Je n’ai pas voulu y croire, car très active je ne pouvais me résigner à ce verdict.
J’ai néanmoins dû cesser mon métier de soignante car trop physique et les douleurs permanentes gagnaient du terrain…
Hier, 5 ans plus tard, je sors du centre anti douleur qui suspecte une maladie neurologique type sclérose en plaques..
Je ne peux me résigner à ce verdict, j’ai 36 ans, je suis juste “pour moi”, une fibromyalgique parmi tant d’autres et me convainc après mult recherches que cela vient uniquement de mon alimentation.
J’aurais le verdict final le 29 août, après tout une batterie d’examens que me demande la rhumato rencontré hier..
Sur ce, j”en informe ma mère par message, en lui précisant que ce n’est rien,
que pour moi c’est “juste” une fibromyalgie”, mais qu’au moins le docteur va au fond des choses et veut vérifier, car test moteurs inquiétants ..
Alors que l’homme à qui elle est dévouée, soit mon père est absent pour la semaine,elle ne prends même pas la peine de m’appeler..
Et me dit juste comment tu te sens après cette annonce?
Je lui dis ce soir j’encaisse et demain ça ira mieux.
Je suis sûr que ce n’est qu’une fibro et mon mental me tiendra jusqu’à l’annonce du verdict final le 29 août..
Là quand même un mot gentil elle me dit, toujours par message, “tu es forte ma fille”
“Au fait j’ai acheté un nouveau salon de jardin je t’envoie la photo”…
Je lui dis qu’il est très joli et que je dois aller me coucher car dormis que 3h la nuit précédente ( cette maladie m’empêche de dormir depuis des années)
Ce soir j’appelle ma tante je parle une heure avec elle, et dans la conversation lui glisse que la rhumato suspecte une maladie neurologique..
Mais je lui dis que ce n’est rien, je pense que la doctoresse veut juste éliminer cette piste du diagnostic final.
Elle me dit “oh merde!” et bizarrement même pas 1 min plus tard ça raccroche…
Je la rappelle plusieurs fois et tombe sur sa messagerie…
Je ne suis pas très proche de ma famille, j’ai essayé, les ai invité plusieurs fois pour les rassembler, leur faire de bons ptis plats et rire ensemble, mais l’unité familial ils ne connaissent pas…
“Chez nous c’est plutôt chacun pour soi et Dieu pour tous…”
Alors je me retrouve là ce soir, après cette conversation avec ma tante où je l’ai écouté pendant plus d’une heure, mais dès que je j’ai dis 3 mots sur ce qui m’arrivait, raccrochage au nez…
Je le savais déjà, mais la journée d’hier et celle d’aujourd’hui me confirme que je ne pourrais rien attendre, même pas un minimum de soutient de ma famille, en patientant vers verdict final..
J’ai peu d’amis car isolement social du fait de la maladie présente depuis des années..
Je ne suis pas du genre à me plaindre, nous sommes élevés comme ça en Bretagne.
Surtout ne pas se plaindre!!
Seule une poignée de personnes dans ma famille et mes proches sont au courant que je suis malade.
Pour moi elles étaient les 2 seules personnes à qui je pouvais annoncer ça..
Donc en vue des réactions de l’une et de l’autre je n’attends plus rien.
Exige beaucoup de toi même et attends très peu des autres disait Confusius,
donc ce soir plus que jamais et à présent j’appliquerai cette doctrine…
Si vous avez lu ce post, je vous en remercie, et je vous souhaite surtout à vous aussi beaucoup de courage dans ce long et difficile combat qu’est la vie pour chacun d’entre nous…