Voici les réactions des proches (et des moins proches) les plus citées:
Mais pourquoi ces phrases sont-elles maladroites ? Traduction pour les proches
Ces phrases peuvent résonner dans l’esprit des personnes touchées par la maladie de plusieurs manières. Je vous propose une traduction inspirées du discours de mes patient(e)s:
1- « De nos jours, le cancer ça se soigne » => «Ta maladie n’est pas grave” ou “Ce que tu vis n’est pas si grave »
La personne qui reçoit cette phrase peut avoir l’impression qu’on minimise la douleur et le choc qu’elle ressent face à l’annonce de sa maladie.
2- « Tu es forte » (dans la même collection vous trouverez aussi : « tu es une battante » ou « tu es courageuse ») => “Tu dois rester forte tout le temps”
Ce compliment n’autorise pas vraiment à se lâcher émotionnellement ( à pleurer ou tout simplement à dire que ça ne va pas). Dans ce cas précis, il est difficile de pouvoir renvoyer une autre image que celle que l’entourage a de vous..
3- « Les cheveux ça repousse » => “Par rapport aux traitements que tu as eus, les cheveux ce n’est pas si important”
Cette phrase qui se veut réconfortante peut être vécue comme une forme de banalisation pour la personne qui vit la perte de ses cheveux. On lui parle du futur, alors que c’est douloureux d’assumer ce qui se passe aujourd’hui.
4- « Il faut se battre » => “Tu n’as pas le droit de te laisser aller et de déprimer”
Un conseil formulé sur le ton du “il faut” n’est pas des plus délicat à entendre. Il donne l’impression qu’il faut toujours avoir le sourire et se montrer “battant”. Sauf que dans la vraie vie, ça ne marche pas comme ça.
5- « La radiothérapie c’est rien »=> “Il ne faut pas se plaindre car c’est moins difficile que d’autres traitements”
Déjà ce n’est pas rien et en voulant minimiser l’impact psychologique de ce traitement, on ne permet pas à la personne qui va suivre une radiothérapie de s’y préparer au mieux. Elle ne va peut être pas s’autoriser à dire si elle a des douleurs ou de la fatigue pendant le traitement.
Mais que peut-on dire alors à une personne qui suit des traitements pour un cancer?
Pour répondre à cette question, je laisserai la parole aux personnes concernées :
N’hésitez pas à partager en commentaires les phrases ou les réactions de vos proches qui ont été réconfortantes! Ca pourra certainement aider !
Ce n’est pas une phrase que j’ai entendue personnellement mais celle entendue par David Servan Schreiber venant d’une de ses cousines et que je trouve géniale et dont je m’inspire désormais, parce que l’on peut aussi avoir eu un cancer et être confronté à celui des autres.
[“Je veux que tu te soignes et je compte sur toi pour t’en sortir, parce que je t’aime et que j’ai besoin que tu continues à être dans ma vie. Ça me fait beaucoup de peine que tu doives traverser ce que tu traverses. Je pense que tu vas y arriver. Ce n’était pas long, mais c’était parfait.” p103-104 du livre “‘On peut se dire au revoir plusieurs fois”.
Et je rajouterai que David Servan Schreiber a compté énormément dans mon parcours.
J’ai pris connaissance de votre blog via le site my victories.
Ça te dit d’aller prendre un café / te ballader / aller au ciné ensemble ?
C’est ce que j’ai aimé entendre. Faire d’autres activités qu’aller juste se faire soigner.
@Azur @Felicie merci beaucoup pour vos commentaires!
Alors moi j’en ai entendu des pas mal. Il y en a une qui m’est resté c’est “ça va y’a pire”… j’étais abasourdie, on était le 24 décembre à la maison, j’étais heureuse d’avoir fini la chimio et l’infirmière venait de m’enlever la poche d’hydratation que j’avais la semaine suivant la cure.
Bah oui il y a toujours pire mieux etc etc. Ça ne veut rien dire cette phrase.
Enfin le pire est que je n’ai pas eu de paroles réconfortantes ou blessantes ou n’importe lesquelles de la part de mon ex meilleure amie. Elle était aux abonnés absents et depuis on ne se parle plus. Je ne comprend toujours pas !
Par chance, il y a eu très peu de phrases de ce genre, mais les rares que j’ai entendues méritent d’être citées, et ont eu le don miraculeux de me mettre en boule:
1°) “Un cancer de l’ovaire? Ouf, je suis rassurée, j’avais peur de quelque chose de beaucoup plus grave!” (tumeur de la taille d’un très gros melon, avec atteinte au péritoine). Sans commentaire…
2°) “J’aimerais tant avoir le temps de lire, moi aussi”.
3°) “Un cancer, cela permet de se ressourcer”.
Et pour finir sur une note positive, cette phrase de ma soeur jumelle le jour du diagnostic: “C’est grave, c’est même très grave, mais ça se soigne”.
La seule vraie façon d’aider quelqu’un qui a un cancer c’est de l’écouter, de ne pas disparaitre de sa vie parce que cela fait peur et de l’inviter à sortir, à venir boire un café, à faire quelque chose qui ressemble à la vie avant l’annonce de la maladie.
Je me rappelle de plusieurs personnes dont la 1ère réaction a été de me dire “c’est terrible, ma soeur, mère, tante en est décédée”. C’est toujours rassurant ce genre de phrase. Et tous ces gens qui n’osent même plus vous parler et qui disparaissent de votre vie parce qu’ils ne savent pas quoi dire….. Il faut vraiment le vivre pour comprendre. Courage à tous ceux qui traversent cette épreuve, un jour on en ressort plus fort mais le parcours est difficile…..
J’ai entendu pas mal de fois : « la moitié de la réussite du traitement c’est le moral !! » et quand je n’ai pas le moral, que je suis déprimée et que la peur m’envahi, suis je en train de gâcher la moitié de mes chances de guérison ?
J’entends encore souvent : « ça va , tu as bonne mine !! ». J’ai souvent l’impression que l’on minimise ce que j’ai vécu et qu’on attend de vous de montrer que tout va bien quand les traitements sont terminés.
Les blessures intérieures ne se voient pas sur mon visage, ma bonne mine est parfois en décalage avec mes souffrances. Je fais bonne figure en tout cas j’essai.
Mais c’est humain…les personnes ne vont pas vous dire que vous avez mauvaise mine ou que vous avez l’air malade…
Cette maladie a malheureusement aussi des conséquences lourdes sur les bonnes relations avec les autres.
Je me sens très souvent incomprise par mon entourage.
Très très vrai et également pour les aidant.es !
“sois forte”, “tu dois être forte pour ton mari”, “ton mari a besoin de toi”… c’est très culpabilisant car parfois on ne peut juste pas tenir le coup et on a l’impression de ne pas être à la hauteur…
Nous avons eu la “chance” que le cancer de mon mari ne soit pas aussi agressif que d’autres cancers, alors pour nous aider nos proches nous disaient “ça pourrait être pire”, “au moins ce n’est que localisé”…
Sur la durée du traitement, 6 mois pour notre cas : “ça va passer vite”, “c’est bientôt fini” …
Et évidemment toutes les comparaisons avec d’autres personnes malades, 99% du temps avec des cancers et des diagnostics complètement différents !!