Souvent vécu comme un « non choix », le traitement est plutôt subi que choisi.
Nous sommes d’accord pour dire que ce n’est pas vous qui décidez de la molécule ou des modalités de votre traitement, pourtant vous avez aussi votre mot à dire concernant votre santé.
Comment être acteur de son traitement ?
Pour mieux le vivre
Les patients me rapportent souvent qu’ils ont le sentiment d’avoir été embarqués dans un “engrenage” de soins.
Ils ont parfois l’impression que ce n’est pas eux qui vivent les traitements, mais une autre personne… un peu comme s’ils étaient observateurs de la situation. C’est d’ailleurs un sentiment très courant et normal.
En ce qui concerne le vécu des personnes que je rencontre, beaucoup me disent que le traitement s’est imposé d’emblée… puisqu’a priori le bon sens voudrait qu’il n’y ait qu’une option : se soigner. Cependant, ce n’est pas parce que le choix proposé semble évident pour les médecins, qu’il l’est aussi pour les patients.
Ce qui peut vous aider à moins subir votre traitement
Face à l’annonce de la maladie, vous pouvez vous sentir en état de choc. C’est comme un arrêt sur image, qui fige la pensée. Ce n’est pas toujours évident de « relancer la machine à penser ».
Cet état de vulnérabilité ne vous facilite pas la tâche, cependant soyez assuré(e) que notre esprit a la capacité de s’adapter à beaucoup d’évenements difficiles.
Réfléchir est un processus coûteux en terme d’énergie. Cependant en mobilisant vos efforts, vous retrouverez une part de contrôle sur votre vie.
Comment faire?
Découvrez 3 étapes pour vous aider!
1) Comprendre sa maladie et ses traitements
Connaître sa maladie et ses traitements c’est en quelque sorte préparer son plan de route, en vous donnant l’opportunité de parer aux difficultés que vous pouvez rencontrer.
En anticipant ce qu’il va se passer, vous allez réduire une part d’inconnu et d’incertitude. Vous allez aussi réduire l’angoisse ou le stress associé à cette situation.
Pour être acteur de son traitement, il est nécessaire d’avoir une connaissance de sa pathologie. Vous avez tout à fait le droit de poser des questions à votre médecin pour connaître votre maladie et pour comprendre le déroulement du traitement qu’il vous propose. Il est important de connaitre l’impact que le traitement aura sur votre santé ou sur votre qualité de vie.
Rarement vécu comme un véritable choix, le traitement est malgré tout le chemin que le patient décide de prendre chaque fois qu’il se rend à sa séance de traitement ou qu’il prend le médicament prescrit.
2) Participer à la décision de son traitement
Parce que ce n’est pas uniquement votre corps qui va vivre les traitements ; votre esprit a besoin de savoir et de comprendre ce qu’il va se passer.
Quels sont les bénéfices de se sentir impliqué(e) dans la décision de son traitement ?
- Vous adoptez une posture plus active dans votre parcours de soin
- Vous pouvez mettre en place des «stratégies » adaptées face aux difficultés rencontrées
- On accepte mieux ce que l’on comprend : si vous possédez une meilleure connaissance de votre traitement, il sera plus facile de l’accepter
- Vous vous sentirez moins démuni à la fin de vos traitements
3) Patient et Médecin, à chacun son expertise…
Vous affrontez une épreuve durant laquelle vous allez travailler en étroite collaboration avec votre « team médicale », il est donc important de bien communiquer avec vos partenaires de soin.
♦ Vos missions (si vous les acceptez):
- Rappelez-vous que vous êtes le ou la seul(e) qui fait l’expérience de votre corps et qui sait ce qui est important pour vous.
- Vous avez le droit de demander à être associé aux décisions qui concernent votre santé ( un traitement, un médicament qui est prescrit etc..)
- Il est important d’informer le médecin de votre état physique et psychologique (efficacité du traitement, effets indésirables, moral) pour qu’il puisse vous proposer des solutions adaptées.
- Parlez de vos craintes ou de vos préoccupations (causes de la maladie, prise d’un médicament, bilan médical…)
Vous êtes le (la) mieux placé(e) pour savoir ce que représentent pour vous les risques et les bénéfices associés au choix de votre traitement.
♦ Les missions de vos partenaires de soin :
- Votre équipe médicale doit vous donner des informations claires, adaptées et pertinentes pour vous aider à faire des choix pour votre santé.
- Pour autant, le médecin qui vous donne des informations sur la maladie et les traitements ne doit pas vous laisser seul(e)face à ce choix. TOUT ne repose PAS sur vos épaules. Ce sont des échanges intéractifs qui vous permettront de mieux comprendre pour mieux choisir ou accepter les recommandations proposées.
Etre acteur de son traitement, de sa santé et de sa vie, ce n’est pas être responsable de tout. C’est être accompagné et guider en fonction de ce qui est important pour vous.
Ca signifie que le médecin va vous éclairer, non pas avec une lampe torche, mais avec son savoir. Il va donc discuter de votre problème de santé et des solutions possibles, tout en.prenant en compte vos valeurs.
♦ La communication avec votre médecin
J’entends beaucoup de patients me dirent « j’ai confiance en lui » pour parler de leur spécialiste; cependant cela ne doit pas vous empêcher de lui poser des questions si vous en avez envie.
La communication avec votre oncologue est très importante dans votre parcours de soin.
“OSER DIRE”, c’est vous donner plus de chances d’être mieux entendu(e) et compris(e) par votre médecin.
La relation avec votre spécialiste est primordiale. On sait que la communication participe beaucoup à la qualité de la relation et des soins, cependant les patients n’osent pas toujours échanger comme ils le souhaiteraient…
Voici 4 raisons pour lesquelles on n’ose pas (toujours) poser des questions à son oncologue :
- Sur le moment, vous n’avez pas de questions à poser (vous pouvez vous reporter à mon article « 3 conseils pour préparer sa consultation avec son oncologue ? »)
- Vous ne vous sentez pas suffisamment à l’aise pour poser vos questions. Il est vrai qu’un contexte d’ouverture peut faciliter le dialogue et l’échange
- Vous avez peut-être peur de «déplaire » ou « d’embêter » le spécialiste (dixit certains patients)
- La relation asymétrique qui s’instaure avec votre médecin peut vous donner l’impression qu’il a tout pouvoir sur votre santé et qu’il ne faut pas se risquer à le contrarier
Poser des questions à son médecin ce n’est pas remettre en question ses compétences, c’est vouloir comprendre pour mieux s’adapter.
Savoir, c’est déjà reprendre du pouvoir sur votre vie!
En bonus, je vous ai fabriqué une petite fiche:
“Les 10 questions indispensables à poser à votre oncologue”
Cet article n’a pas valeur de recommandation. L’implication dans son traitement reste évidemment une possibilité et un choix personnel.
Découvrez la brochure “Oser parler avec son médecin” en cliquant sur l’image ci-dessous:
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